Saint-Sulpice-de-Royan
La commune se trouve dans le canton de Royan-Ouest (arrondissement de Rochefort). La population était de 774 habitants en 1793, de 464 en 1946 et de 2735 aujourd'hui. La commune (2081 hectares) s'étend sur le plateau ondulé de calcaire crétacé. Au nord, elle s'ouvre largement sur la vallée de la Seudre et ses marais. Au sud-ouest, le calcaire est partiellement recouvert de formation superficielle.
L'occupation humaine est très ancienne. Des missions archéologiques aériennes ont révélé l'existence de plusieurs sites protohistoriques, notamment à L'Aubat, à Birat et aux Montils. Dans la région de Boissirand, on a découvert des éclats de silex et des fragments de poterie gauloise ; il devait exister, en ce lieu, un hameau gaulois, en bordure du ruisseau de Boissirand qui se jette dans le marais de Saint-Augustin. Une voie romaine allant du Camp de César à Arvert traversait la commune.
Au XIè siècle, il existe un hameau et une église. Dans la Charte N°9 du cartulaire de Vaux, daté de 1075, il est dit: "Nous voulons faire connaître...qu'un prêtre du nom d'Ursus a donné l'église de Saint-Sulpice de Mandulfe à l'abbé Martin, moine de Saint-Etienne de Vaux et à ses successeurs à perpétuité..." Au Moyen Âge, la paroisse exploite des salines sur les bords de la Seudre et cultive des céréales et de la vigne sur le plateau. Elle est assez riche pour embellir l'église d'une façade au XIIè siècle et d'un clocher carré au XIIIè siècle.

Église de Saint-Sulpice-de-Royan

Temple de Saint-Sulpice-de-Royan
À la suite de la guerre des gabelles de 1548, la paroisse doit livrer dans la forteresse de Royan, toutes ses cloches, soit deux grosses et deux moyennes. Très tôt se constitue une communauté protestante active, qui sera victime de persécutions au XVIIIème siècle, au temps des « Assemblées du Désert ». Pendant les guerres de Religion, le transept et le chevet de l'église sont abattus.
Au XVIIIè siècle, le domaine de Boissirand appartient à la baronne de Sallignac, châtelaine de Mons à Royan. C'est elle qui, à la veille de la Révolution, met en culture les environs de Jaffe en plantant de la vigne.
En 1790, le curé Delmas refuse de prêter serment à la Constitution civile du clergé. Il est déclaré réfractaire, arrêté sous la terreur et dirigé sur les prisons de Rochefort. Sa nièce, venue à la cure récupérer ses affaires, est arrêtée et condamnée "prévenue de soustraction d'effets nationaux provenant de son oncle, prêtre reclus". C'est pendant cette période que la commune change de nom et devient "les Montagnards". Le 11 nivôse An II, le citoyen Correnson, maire de Saint-Sulpice est nommé Agent National à Royan.
La physionomie du bourg change dans le courant du XIXème siècle, avec la route de grande communication reliant Royan à Rochefort.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Saint-Sulpice est intégrée, à partir d'août 1944, à la Poche de Royan. Fontbedeau sera détruit par les bombardements aériens lors de la libération de la Poche en 1945.
Aujourd'hui, l'agriculture occupe toujours une place importante dans l'économie de la commune. Trois types de paysages dominent :
- Sur le plateau calcaire, essentiellement des cultures céréalières et de la vigne
- Sur les formations superficielles, des bois (Bois de la Roche, des Groies, de la Lande)
- Sur les alluvions fluviales et en bordure de la Seudre , des cultures maraîchères et des prairies
La commune abrite également une zone artisanale et commerciale (dernière extension en 2007) située à proximité de la voie rapide conduisant à Royan (Route de Rochefort), ainsi qu'un tout nouveau centre commercial. Saint-Sulpice-de-Royan est devenue une importante commune résidentielle des environs de Royan, où les lotissements pavillonnaires se sont multipliés depuis une trentaine d'années.
- L'église : Façade et nef du XII e siècle (classées au titre des MH en 1913). Le portail a cinq voussures. Au premier étage, une haute fenêtre en plein cintre. L'abside est semi-circulaire. Le clocher carré du début du XIIIè siècle (classé au titre des MH en 1913) Il comprend deux étages. Le premier est décoré de cinq arcatures et de corniches à modillons. Il repose, à l'intérieur, sur une coupole sur trompes.
- Le Temple du XIXè siècle est original. Il diffère des autres temples de la région par son toit octogonal. Inscrit à l'ISMH depuis 1998.
- La Fontaine de Fontbedeau : Fontbedeau est sans doute l'un des sites de la commune les plus anciennement habités par les hommes en raison de ce qui lui a donné son nom, la fontaine, la source qui s'écoule sur le flanc nord de la colline ; son aménagement remonte à l'époque gallo-romaine puisqu'une « villa », une ferme, un domaine y était construit. Les larges dalles de pierres du fond datent certainement de cette époque. (sources documentaires : M. Giraudot)

Fontaine de Fontbedeau

Place de l'église