Saujon
Saujon est un chef-lieu de canton (13 communes), dépendant de l'arrondissement de Saintes. La population était de 1450 habitants en 1790, 3469 en 1946, de 5392 aujourd'hui. L'étymologie est controversée. L'origine est peut-être celte sau (sel) et on (eau). Le nom viendrait aussi du gallo-romain Salvianonem ou villa Salvii . La cité s'est appelée Savion , puis Saujean , enfin Saujon.
La commune (1807 hectares) est située sur les bords de la Seudre, au fond de l'ancien estuaire. En amont du bourg, des alluvions fluviales tapissent le lit de la Seudre, en aval, des alluvions marines. Sur la rive gauche, le plateau calcaire longe la Seudre ; sur la rive droite, entre la rivière et le plateau s'intercalent des marais au milieu desquels émergent des îlots calcaires: la Grange, la Lande, l'Ilate. Le bourg est installé de part et d'autre de la Seudre. Quelques hameaux sont installés, soit sur les anciens îlots : le Pontet, la Lande , l'Ilate, soit sur la rive gauche, en aval du bourg : le Breuil.
Le site est occupé depuis la préhistoire. On a retrouvé un ensemble mégalithique près du moulin de la Graupe. La légende veut que Saint Martin ait séjourné à Saujon, au IVè siècle. L'un de ses disciples aurait fondé un monastère . Au VIIIè siècle, c'est un point stratégique assez important pour que Charlemagne en confie la garde à Taillefer-de-Léon, comte d'Angoulême. Il existe déjà un petit monastère ou un prieuré que les Vikings détruiront à la fin du IXè siècle.

Chapiteau : l'homme et le poisson

Chapiteau du XIè siècle
En 1117, le Cartulaire de Vaux fait mention d'un nouveau prieuré qui dépend de Saint-Martial de Limoges. En septembre 1213, le prieur est chargé, comme expert, de régler une affaire concernant le prieuré de la Garde, installé à l'entrée de l'Estuaire, près du hameau qui deviendra la Tremblade. Pendant la guerre de Cent Ans, Jean de la Personne, époux de Marguerite de Mortagne, rend hommage de la seigneurie de Saujon au Prince de Galles, duc d'Aquitaine, plus connu sous le nom de Prince Noir.
Au XVè siècle, Saujon est un bourg important. En 1475, Olivier de Coëtivy, gouverneur de Guyenne, obtient du roi l'autorisation de protéger la ville par des remparts et d'en faire une place forte. Il obtient, en même temps, le droit d'y construire un château “pour soi loger et retraire...ledit lieu est à peu de distrance de la mer, où y refoule ladite mer deux fois le jour...” Lors de la guerre des gabelles, en 1548, Saujon est obligé de livrer, au connétable Ann de Montmorency, huit petites cloches provenant de ses églises.
Très tôt, la réforme s'installe à Saujon. C'est en 1559 que le premier pasteur, Yves Rouspeau, exerce son ministère. Il convertit le baron Campet, seigneur du lieu. Celui-ci embrasse la cause des protestants avec une telle fougue qu'en 1569, il est sur la liste des hérétiques condamnés par le Parlement de Bordeaux. Pendant les guerres de Religion, Saujon devient un fief huguenot. L'église et le prieuré sont détruits. Le baron Campet est fait prisonnier au siège de La Rochelle en 1573. Enfermé au château de Niort, il s'évade et avec quelques soldats, s'empare de la forteresse de Royan.

Chenal de Saujon
Au XVIIè siècle, la Contre-réforme sévit. Le culte protestant est interdit à Saujon dès le 18 novembre 1633. Le 15 juin 1682, un arrêt du Conseil d'Etat ordonne la démolition du temple. Le cardinal de Richelieu “qui avait de grosses vues sur ce pays-cy” achète, en 1638, les terres et le vieux château féodal. Il fait construire “un château flanqué de quatre pavillons en forme de bastions”. Le corps du bâtiment est composé de trois ailes de deux étages. Il avait l'intention de faire de Ribérou, le port de Saujon, un grand port. Il voulait construire un canal reliant la Seudre à Talmont. Mais le projet n'aboutit pas.
En 1691, l'intendant Bégon note que les chenaux s'envasent et ne peuvent plus porter que des vaisseaux de 300 à 400 tx. Au début du XVIIIè siècle, Saujon est un bourg très animé. Il possède “une grande halle où se tient un beau marché tous les samedi et sept foires par an” , constate Claude Masse, ingénieur géographe du roi qui fait le relevé topographique de la Presqu'île d'Arvert entre 1700 et 1710. Des anciens remparts, il reste encore une porte flanquée de deux tours.
Le port de Ribérou est très actif. Les navires apportent des viandes salées, de la laine, du charbon de Grande-Bretagne, des sardines, des morues. Ils embarquent du vin, de l'eau-de-vie, des fruits et des toiles de Saintonge. En 1758, le Maréchal de Sénecterre, gouverneur de Guyenne, achète l'ancien château. C'est le 5 mars 1789, “sur les trois heures de l'après-midi, en l'Assemblée convoquée au son de cloche, à la manière accoutumée” que se réunissent sous la présidence de Joseph Dubois, “avocat à la cour, juge assesseur à la baronnie de Saujon”,”tous ceux... âgés de vingt-cinq ans compris dans les rôles des impositions” pour rédiger le Cahier de doléances et désigner les délégués qui se rendront à l'Assemblée de la Sénéchaussée de Saintes.

Port de Ribérou
Plus d'informations
- Site de la commune : www.mairie-saujon.fr
- Site de l'office de tourisme : www.otsisaujon.com