Semussac

La commune se trouve dans le canton de Cozes (arrondissement de Saintes). La population était de 865 habitants en 1790, 675 en 1946, 1859 aujourd'hui. La commune (2485 hectares) s'étend sur un plateau de calcaire crétacé. À l'Ouest et au Sud, les marais de Chenaumoine et de Bardécille communiquent avec l'estuaire de la Gironde. Partout ailleurs, c'est une campagne piquetée de hameaux. Un ruisseau prend sa source Chez Reine. C'est en utilisant ce cours d'eau qui aboutit à la Gironde que Vauban avait conçu le projet de réunir la Gironde à la Seudre par un canal.

L'occupation humaine est très ancienne. Des outils datant du Néolithique ont été découverts ainsi qu'un tumulus à La Motte Ronde. De plus, l'archéologie aérienne a permis de découvrir, au lieu-dit Chez Reine , une enceinte Peu-Richardienne. La mise à jour de vestiges gallo-romains laisse supposer qu'une voie romaine traversait la commune. Très tôt, la paroisse est intégrée à la Châtellenie de Didonne. En 1548, à la suite de la guerre des gabelles, Semussac doit livrer les cloches de son église (deux grosses et deux moyennes) au Connétable Ann de Montmorency.

Après le siège de Royan par l'armée royale, en 1622, la Dame de Théon, Joachine de Breuil, s'acharne contre les protestants des paroisses de Meschers, Saint-Georges et Semussac. Dans une supplique du 20 avril 1623, les habitants demandent aide à leur suzerain. Ils se plaignent que la Dame de Théon "s'empare de tous les meubles et de tous nos fruictz, fait démolir touttes noz maisons". Elle fait même couper les arbres fruitiers.

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Le puit devant la mairie

Au XVIIIè siècle, le Maréchal de Sénecterre, gouverneur de Saintonge, s'installe dans le château de Didonne, non loin de Semussac, château construit sur les ruines d'un petit château-fort datant du début du XIIIè siècle. Sous la Révolution, la commune possède 226 feux, soit près d'un millier d'habitants. 27% de la population active est composée de journaliers et d'artisans, 21,5% de laboureurs à boeufs, de propriétaires et de riches meuniers dont les gros moulins piquètent la campagne. En 1794, 900 arpents sont ensemencés en céréales d'automne et 300 en céréales de printemps. Le vignoble produit surtout du vin. Au XIXè siècle, deux grosses foires animent la vie agricole : celle du lundi de Pâques et surtout celle de la Saint-Michel. C'est à l'occasion de cette foire qu'on embauche les domestiques.

Aujourd'hui, encore, Semussac est une commune essentiellement agricole. Certains hameaux (Trignac , Fontenille , Chez Reine) ont vocation céréalière, d'autres (la Rivière , chez Mouchet) privilégient l'élevage laitier. Partout, on cultive de la vigne. Une grosse société s'est spécialisée dans la production et la vente de melons. L'artisanat est également bien représenté avec plus de 25 entreprises. La population augmente régulièrement. La commune héberge, de plus en plus, des ménages qui travaillent à Royan ou à Saujon. Semussac, non loin des plages, attire les touristes désireux de calme et de tranquillité. Derrière le château s'étend un parc arboretum de quatre hectares (privé).

Personnages célèbres

Jean Jarousseau, né le 25 décembre 1729 à Mainxe (Charente) et mort le 18 juin 1819 à Semussac : pasteur français, grand-père de l'écrivain et homme politique Eugène Pelletan. Le hameau de Chenaumoine abrite son tombeau, très visité pas les protestants étrangers dont les ancêtres ont émigré. Ce pasteur est le pasteur type de la période "Haut Désert" pendant laquelle le culte était clandestin.