Talmont-sur-Gironde

La commune se trouve dans le canton de Cozes (arrondissement de Saintes). Avant la Révolution, la paroisse de Talmont englobait Barzan. Lors de la constitution du nouveau découpage administratif, les deux bourgs formèrent deux communes distinctes. La population était de 460 habitants en 1793, 120 en 1946, 83 aujourd'hui.

L'étymologie est très controversée. Le nom viendrait du celte Tal (hauteur) et Mon (courbure de rivière). Il viendrait aussi du latin Talus Montis , mont incliné. C'est l'un des plus beaux sites de la côte saintongeaise. Au début de notre ère, c'était une vaste dépression remplie d'eau d'où émergeaient, entre les falaises du Caillaud et de Meschers, deux îlots rocheux : Talmont et Dau. Dès le Moyen Âge, le processus de comblement de la dépression s'est trouvé accéléré par l'exploitation des marais salants. Très vite, les deux îlots sont rattachés au continent.

En 1706, Claude Masse, géographe du roi, constatait que le marais n'était “que terrain bas inculte et inondé partie de l'année” . Les marais seront définitivement remblayés à la fin du XVIIIè siècle, aménagés au XIX e siècle. Aujourd'hui, la commune, petite (444 hectares) est composée de l'ancienne dépression qui est devenu un marais (360 hectares). La presqu'île de Talmont a été réduite par l'érosion. Elle comprenait l'actuel Banc du boeuf et le rocher du Sphinx sur lequel était, peut-être, bâti le château.

 
Carrelets

Carrelets

 
Talmont

Talmont vue de la Gironde

 
 

L'occupation humaine remonte au Néolithique. On a trouvé de nombreux silex taillés. Grâce aux photographies aériennes de Jacques Dassié (1975), on a découvert une série de sites protégés par des fossés circulaires avec entrées en chicanes datant, également, du Néolithique. Vers 1030, se construit, sur l'éperon rocheux de Talmont, près d'une petite chapelle, un château qui surveille la navigation dans l'estuaire de la Gironde et perçoit un droit de péage. Vers 1094, Ranoul de Talmont accepte que l'archiprêtre Guillaume Laier fasse don de la chapelle à l'Abbaye de Saint-Jean d'Angély. Ranoul concède aux moines de cette Abbaye un alleu voisin de son château pour qu'ils construisent un bourg affranchi de toutes servitudes à son égard.

Ainsi, à la fin du XII e siècle, les moines de Saint-Jean construisent un bourg et une église dédiée à Sainte-Radegonde, patronne des marins . Très vite, grâce aux moines, Talmont devient un des points de ralliement des pélerins qui se rendent à Saint-Jacques de Compostelle et qui empruntent les routes de l'Ouest. Grâce aux moines, ils peuvent traverser facilement l'estuaire.

Par le traité de Paris de 1259, le Sud de la Saintonge reste terre anglaise. En 1283, le roi d'Angleterre, Edouard 1er, se rend acquéreur du “manoir de Talmont” pour la somme de 26.000 sous de Bordeaux, 22 livres tournois noirs et 12 boisseaux de froment. Il fait reconstruire le bourg selon un plan quadrillé. Il l'entoure d'une enceinte fortifiée ne possédant qu'une seule porte ouvrant sur l'étroite bande de terre reliant la presqu'île au continent.

 
Puit

Vieux puit toujours en activité

 
IntEg

Intérieur de l'église

 
 

En avant de Talmont, le faubourg du Caillaud contrôle la seule route d'accès et le seul point d'eau douce. Pendant les guerres de Religion, peu de protestants habitent Talmont. Mais la place forte est très convoitée, aussi, elle change souvent de mains. Henri IV vend Talmont pour 4736 écus à Jean de Vivonne, ambassadeur à Rome, père de la marquise de Rambouillet. Au milieu du XVIIè siècle, éclate la “Fronde des Princes”. Condé révolté, allié aux Espagnols, permet à ceux-ci d'occuper Talmont. Au printemps de 1652, les troupes royales font le siège de la place forte. Les Espagnols finissent par abandonner la place après en avoir détruit toutes les fortifications. Ce fut un désastre pour Talmont. En 1706, le château disparaît à son tour sous les coups de la mer. Il ne reste qu'un rocher isolé de la presqu'île “que la mer ruine actuellement”.

Au début du XVIII e siècle, Claude Masse, géographe du roi, construit, au Nord du bourg, de nouvelles fortifications: les marais ne sont plus que “ terrain bas, inculte et inondé partie de l'année” Sur les terres calcaires du Caillaud, on cultive des céréales. Quatre moulins dressent leurs ailes en bordure de la falaise. Au XIXè siècle, pour sauver le site, on consolide la falaise de Talmont et, en 1890, l'église est classée aux Monuments Historiques.

Pendant la guerre de 1914-1918, les Américains, voulant disposer d'un port de débarquement, jettent leur dévolu sur Talmont. Le site est près de l'embouchure de la Gironde et on trouve des profondeurs d'eau de 15 m. près de la falaise, de 30 m à quelques brasses de la côte. On fait sauter, à la dynamite ce qui restait du rocher qui avait supporté l'ancien château féodal. On creuse des galeries dans la falaise du Caillaud pour se procurer les matériaux nécessaires. Mais l'armistice arrête les travaux.

 
Presbitère

Ancien presbitère

 
Lavoir

Lavoir du caillaud

 
 

Aujourd'hui, Talmont est un petit village blotti contre l'église qui domine la Gironde du haut de sa falaise. La vue sur l'estuaire est admirable. Le village a conservé tout le charme des vieux bourgs saintongeais. Les rues sont fleuries de roses trémières. Les maisons sont basses rarement à un étage. Le vieux cimetière subsiste, tassé contre la façade nord de l'église. A l'Est du bourg, un chenal sert de port. On y pratiquait, naguère, la pêche à l'esturgeon. Jusqu'en 1999, tout le long de la falaise du Caillaud, de nombreux “carrelets” témoignaient encore de l'ancienneté d'une petite pêche littorale. Le bourg a été classé en 1975. Le tourisme est l'activité essentielle. Près de 500.000 estivants visitent le site pendant la saison. La commune dispose d'un hôtel, de deux restaurants et de quelques locations saisonnières.

Petit panorama

  • Le Caillaud : falaise précédée par une plate-forme rocheuse. La roche s'effondre par endroit, là où la résistance a été amoindrie par le percement des galeries de mines, en 1918, par l'armée américaine.
  • L'église Sainte-Radegonde (MH) de style roman. Elle est orientée est/nord-est, c'est-à-dire vers l'Orient réel le jour de la fête de Sainte-Radegonde, au moment de sa construction. Il y a une nef unique avec une seule travée couverte d'un berceau brisé. Transept à absidioles. L'abside principale possède cinq baies dont deux aveugles.

À l'extérieur, des contreforts colonnes animent les surfaces cloisonnées en cinq grandes arcatures au premier niveau et en petites arcatures à colonnettes au second niveau. L'entrée principale se trouve sur la façade nord. Entouré de deux arcatures aveugles, le portail est surmonté d'un bandeau de sept arcatures. Les voussures du portail sont ornées d'anges, d'acrobates et de personnages tirant un lion.

 
Village de Talmont

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Patrimoine de Talmont

Le patrimoine de Talmont-sur-Gironde

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