Vaux-sur-Mer
La commune se trouve dans le canton de Royan-Ouest (arrondissement de Rochefort). La population était de 412 habitants en 1793, 619 en 1946, 3448 aujourd'hui. Vaux vient du pluriel de val . Au Moyen Âge, le bourg s'appelait Vallibus , pluriel du latin Vallis (vallée). La commune (597 hectares) est en partie, située sur le plateau de calcaire crétacé, limité, au nord, par un bras du marais de Saint-Augustin, à l'est par le marais de Pontaillac. Au sud, elle s'ouvre largement sur la Gironde. C'est une côte à falaise, pittoresque, festonnée par quatre conches dont la plus vaste, la conche de Nauzan, se prolonge vers l'intérieur par un marais qui remonte jusqu'au pied de l'église abbatiale.
Les bois de chênes verts et de pins recouvrent une partie de la falaise (Bois des Fées) et le nord de la commune. De nombreuses galeries souterraines sont creusées sous le bourg. Certaines aboutissent aux falaises littorales. La présence de deux dolmens témoigne d'une occupation humaine qui remonte à la préhistoire . On a trouvé des traces d'oppidum datant des Celtes au lieu-dit Terrier Barrot. Les Romains mettent la région en valeur. La toponymie a conservé le souvenir de leur présence: Vessac , Bernezac , Pontaillac. Selon la chronique de Turpin, une première abbaye aurait été fondée au VIIIè siècle. Mais, elle aurait été détruite au IX e siècle par les Vikings.
En 1075, profitant de la présence d'un concile à Saintes, les frères de Gémon, de la Maison de Mortagne, décident de construire une église à l'emplacement de l'ancienne abbaye. L'un des frères meurt, l'autre, Arnaud, décide la construction d'une nouvelle abbaye. Charte N° 55 du Cartulaire de Vaux :
Qu'il soit connu de tous, présents et à venir, que les fondateurs de l'abbaye de Vaux, à savoir Pierre de Gémon et son frère Arnaud ont donné à l'église le bourg et les habitants du bourg, tel qu'il est limité par des bornes, libre de tout droit et du consentement des princes de Didonne, de Mortagne, du duc d'Aquitaine et de l'évêque Boson.

Ancienne tour de garde
L'abbaye est placée sous la protection de Saint-Etienne et les religieux suivent la règle de Saint-Benoît. Très vite, les rapports avec les seigneurs du voisinage sont houleux. Entre 1141 et 1151, c'est l'excommunication du seigneur de Mortagne “qui a pillé les biens des moines dans l'église, dans leurs demeures” . En 1167, Guibert de Didonne est, lui aussi, excommunié après l'incendie du bourg de Vaux. L'abbé devient un seigneur puissant. Grâce à ses prieurés, il contrôle une bonne partie de la presqu'île d'Arvert. Pendant la guerre de Cent Ans, l'abbaye est abandonnée. Ce n'est qu'en 1413 que l'abbé Guillaume reprend possession des bâtiments conventuels avec six moines. Mais, il n'est plus en mesure d'assurer la paix sur le territoire sous la dépendance de l'abbaye. Aussi, le seigneur Itier de Beaumont de Rioux s'installe à Vaux en 1414.
Pendant les guerres de Religion, Vaux est occupé par les protestants qui saccagent l'église et l'abbaye. Ce n'est qu'en 1618 que Vaux repasse sous l'autorité de l'église catholique. Des abbés commendataires nommés par le roi en prennent possession jusqu'en 1793. Toutefois, la communauté protestante reste importante. A partir de 1627, le pasteur Jacques Fontaine exerce son ministère à Vaux et à Royan. Son fils prendra sa succession. En 1648, la famille Challier de Montsouri reconstruit le château. En 1682, un arrêt de Conseil d'Etat décide la démolition du temple. Jacques Fontaine fils veut résister aux dragonnades. “Mon avis était qu'il fallait se défendre et prendre les armes” . Mais il se heurte à l'apathie de ses coreligionnaires. Découragé, il émigre le 30 novembre 1685.
Sous la Révolution, le curé de Vaux, Rousseau, refuse de prêter serment à la Constitution Civile du clergé. Il devient donc réfractaire. Le vendredi 11 mai 1792, il est arrêté et présenté au juge de paix de Royan. A la suite de cette alerte, le curé Rousseau émigre. Pendant toute cette période, l'église est plus ou moins laissée à l'abandon. En 1846, on est obligé de démolir des arcades en ruines de la nef. Dès 1844, on reconstruit le temple sur son ancien emplacement Ce n'est qu'à partir de 1897, avec l'arrivée du tramway de Royan que Vaux va participer activement à l'essor du tourisme balnéaire.
En septembre 1913, l'église est inscrite à l'inventaire des Monuments Historiques.

L'église et son cimetière
L'église Saint-Etienne (MH) des XIè et XIIè siècles. C'est une église tronquée. La nef a disparu. L'entrée donne dans le transept au-dessus duquel s'élève le clocher carré, trapu. La façade occidentale, sans décoration, a été reconstruite après les guerres de Religion. Dans le carré du transept, seule une trompe subsiste, unique témoin d'une ancienne coupole. Le choeur est voûté en berceau, deux fenêtres en plein cintre s'appuient sur des colonnettes à chapiteaux ornés d'arabesques. L'abside du XIIè siècle, semi-circulaire est divisée, à l'extérieur, en trois aires par des colonnes-contrefort à chapiteaux. Sur le mur Sud du choeur s'ouvre une chapelle latérale à deux travées de style gothique. A l'intérieur de l'église, entre le transept et le choeur, quatre chapiteaux romans. Contre l'église, l'ancien cimetière également classé (MH).
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Vaux, intégrée au système de défense de la Poche de Royan, a souffert des bombardements et des combats de libération de 1945. Sa reconstruction est contemporaine de celle de Royan. Aujourd'hui, la ville est en pleine expansion. Sa population a triplé depuis 1954. La commune développe un secteur artisanal et industriel qui compte deux grosses entreprises dont une usine de salage et de fumage du saumon. Toutefois le tourisme reste l'activité essentielle avec plus de 20.000 estivants pendant la saison. Sont à leur disposition, plusieurs hôtels, de nombreux campings et des logements meublés. De gros efforts ont été entrepris pour rénover le bourg, notamment le réaménagement du centre-ville avec place paysagée, agencement des environs de l'église et du cimetière Un sentier piétonnier relie les quatre conches et permet une agréable promenade en bordure de mer. La station est classée “Pavillon Bleu”.

Détail de la façade de la mairie
Plus d'informations
- Site de la commune : www.vaux-atlantique.com
- Site de l'office de tourisme : www.ot-vauxsurmer.com