Orgue de mer-Orgue de terre : une sculpture musicale
Le mot de l’Artiste
L’enjeu évident au port de L’Eguille consiste à accrocher notre Orgue aux nuages qui passent en s’appuyant sur une eau que la marée fait disparaître deux fois par jour dégageant une splendide vase moirée. Et si visuellement ce coin de cabanes et de bateaux au milieu des marais s’impose en évidence – « quand on arrive au port de L’Eguille, on arrive quelque part » - au niveau du sonore, l’espace tout plat, très ouvert aux vents, semble impossible à habiller. Il faut créer artificiellement la bulle de son où immerger l’instrument de 50m de long, son public et ses musiciens. Cinq jours de travail intenses à cinq. Toute l’ingéniosité de Richard Chamaranche des services techniques de L’Eguille et de Christophe Chiron, ingénieur du son à l’APMAC, furent nécessaires pour résoudre les deux paris de la construction et de la mise en son. James Papin et Jean Malpeaux nous ont aidé à marcher sur l’eau et à ne pas nous envaser. Qu’ils en soient remerciés avec tous les usagers du port, professionnels ou promeneurs qui ont participé ou encouragé.
Les grains et les orages de mars, les vents tournants, ont donné des lumières et des ciels merveilleux, des intensités exaltantes pour nos concerts. Le roi des Aulnes est resté dans son marais se contentant de nous illuminer les claires à huîtres au couchant. Comme les marins sur l’océan, nous nous sommes accrochés aux éléments pour répondre de notre Orgue à leur musique. C’est ce que nous attendions de L’Eguille.
Ce projet n’aurait pas vu le jour, les 1000 spectateurs ne se seraient pas déplacés sans la volonté de la Commission Culture de l’Agglomération Royan-Atlantique, la détermination, l’engagement et le travail, tout particulièrement, de Vincent Barraud son Vice-président et de Nathalie Walter, chargée de mission culture, véritable membre de l’équipe. C’est peu de dire qu’ils ont toute notre reconnaissance. Il était là plus qu’important de sentir leur confiance, et leur soutien.
Denis Tricot
Denis Tricot
Sculpteur, improvisateur, adepte des arts mélangés, Denis Tricot installe ses sculptures éphémères envahissantes comme des éléments de spectacle.
Ces sculptures sont composées de fines lattes de peuplier que Denis Tricot assemble bout à bout pour former des fils de bois ou qu’il bande d’une drisse de nylon blanc pour construire des arcs. Ces planches, associées et entremêlées, inventent une écriture à l’échelle de l’espace public.
Elles créent un jeu de courbes et de suspensions qui engage un dialogue avec l’environnement du site « visité », qui interroge le parcours du visiteur et les habitudes de l’habitant. Denis Tricot invite, à l’occasion de ses envahissements, des artistes de différentes disciplines à construire une œuvre commune. C’est ce qu’il nomme les
« arts mélangés ».
Il manipule ses « outils-instruments », ses « fils de bois », ses arcs de 3 mètres de haut, qui lui permettent de créer dans le même temps que les danseurs, musiciens ou comédiens. Ainsi naissent des rencontres impromptues, où mots, gestes, sons et formes entrent en résonance avec le lieu qui les accueille, où pratiques artistiques se croisent, se mêlent et se réinventent.
Lien : www.denis-tricot.com