Les origines de l'Amérique française : de l'Aunis-Saintonge aux forêts canadiennes
Programme Nouvelle France 2005 - 2006
Il y a quatre cents ans. débutait la colonisation française en Amérique, dont la mémoire collective fera de Pierre Dugua de Mons et Samuel de Champlain les pères fondateurs.
Leurs premiers voyages « pour découvrir et peupler le pays » qui deviendra la Nouvelle France et la fondation de la première colonie dans l'île de Sainte-Croix en 1604 inaugurent une ère d'échanges multiples à travers l'Atlantique. L'histoire des pays d'Aunis et de Saintonge et du littoral charentais s'en trouvera profondément bouleversée. Pour célébrer le quatre centième anniversaire de la première implantation française en Nouvelle-France, les Communautés d'Agglomération du Pays Royannais, du Pays Rochefortais et de La Rochelle s'associent afin de réaliser, en 2005 et 2006, trois expositions aux thématiques complémentaires permettant une lecture nouvelle de cet événement historique majeur, et de ses répercussions dans la mémoire de notre région. Pour la première fois, plusieurs collectivités et institutions, menant depuis longtemps un travail constant autour de l'identité culturelle du littoral de l'Aunis-Saintonge, collaborent à un projet commun. Professionnels de l'animation culturelle, érudits locaux et bénévoles passionnés, encouragés et soutenus par les élus, portent ce pari. Ce dernier, s'il est réussi, ouvrirait des voies nouvelles, dont bénéficierait, outre les partenaires directement engagés dans cette entreprise, la Communauté Charentaise-Maritime toute entière. 150 ans d'histoire de la Nouvelle France à découvrir en trois chapitres.
Royan
Avant la première grande entreprise officielle d'exploration et de colonisation dans les années 1600, se développe, au cours du XVIème siècle, un mouvement plus obscur, moins spectaculaire, mais tout aussi marquant pour la présence française en Amérique du Nord : la pêche sur les Côtes de Terre-Neuve et la traite des fourrures.L'exposition présentée à Royan mettra en scène le rôle précurseur joué par les marins, les sauniers et les pêcheurs de la presqu'île d'Arvert et des ports de la Gironde saintongeaise dans leurs aventures vers les bancs de Terre-Neuve et l'installation des premiers comptoirs de fourrures. Elle présentera dans quelles conditions et selon quelles techniques de navigation se faisait alors la traversée de l'Atlantique.C'est ensuite à partir des portraits croisés des deux personnages de Pierre Dugua de Mons et de Samuel de Champlain qu'on découvrira quels rêves ont conduit ces premiers « découvreurs » et dans quelles difficultés se sont construits les premiers comptoirs et habitations.
La Rochelle
Sur les terres que découvrent Dugua de Mons et Champlain, vivent les Amérindiens, ces « peuples du chemin qui marche », sur les basses terres de la vallée du Saint-Laurent et dans la péninsule de Gaspésie. La Médiathèque Michel-Crépeau proposera de découvrir comment vivaient ces tribus autochtones à la veille du premier peuplement européen : la vie en forêt, l'habitat nomade ou sédentaire, la famille, le clan et la tribu, la guerre et la paix, les échanges, la cosmogonie. Quelques centaines de Français s'établissent aux franges d'un territoire où vivent déjà plusieurs dizaines de milliers d'Indiens. Cette rencontre suscita de multiples formes d'échanges, d'acculturation, de métissage et d'interdépendance. Il s'agira de « reconstituer les circonstances qui ont permis ou provoqué la rencontre des deux mondes, de retracer les étapes de la défaite de l'un et, ici et là, de la fusion des deux ».
Rochefort
Avec l'exposition présentée à Rochefort, les différents visages du migrant (militaire, fonctionnaire, missionnaire, gens de métier, engagé.) permettront d'illustrer la thématique du peuplement de la Nouvelle France au travers des pérégrinations d'un ou plusieurs voyageurs du pays rochefortais vers l'Amérique et grâce à la reconstitution de saynètes détaillant les lieux, les étapes, les rencontres, les obstacles, le retour. Un des ressorts essentiels de cette émigration vers la Nouvelle France tout au long des XVIIème et XVIIIème siècles fut le commerce et le trafic des marchandises dans lesquels le fleuve et l'estuaire de la Charente jouèrent un rôle de premier plan.
Trois chapitres qui se développent dans le temps et dans l'espace
Royan été 2005
Dugua de Mons 1599 : Naviguer vers l'Amérique, Cartes anciennes, instruments de navigation au XVIème siècle, maquettes de vaisseaux et des premières habitations de la Nouvelle France, restitution en décor animé des journaux de voyage de Champlain, recons-titution d'un tipi et d' objets amérindiens. Habiter en Nouvelle France
La Rochelle automne 2005
Les peuples du chemin qui marche : Amérindiens et Français du Canada aux XVIIè et XVIIIè siècles Editions anciennes des premiers explorateurs de la Nouvelle France, sources iconographiques multiples (illustrations de récits de voyage, cartes, estampes.), collection d'objets de la culture amérindienne (Museum d'Histoire Naturelle, Musée du Nouveau Monde), animation audiovisuelle et multimédia.
Rochefort 2006
Partir du Pays rochefortais & peupler la Nouvelle France : Emigration et commerce Documents d'archives, reconstitution de saynètes sous forme de dioramas animés qui permettront de suivre les migrants rochefortais vers la Nouvelle France. L'exposition s'appuiera sur l'inventaire des lieux de mémoire de la Nouvelle France en Poitou-Charentes aux XVIIème et XVIIIème siècles.
Une attention particulière est apportée à la dimension pédagogique et ludique de l'information, du choix des images, du graphisme et de la scénographie, afin de toucher un large public, et notamment les jeunes visiteurs, l'entrée sera libre et gratuite pour tous les visiteurs. Selon une ligne de recherche commune.
Les scénographies originales de chacune des expositions bénéficieront d'une ligne graphique et de couleurs semblables, permettant la mise en place d'une communication commune efficace. Certains éléments « charnières » seront repris d'une exposition à l'autre pour mettre en valeur l'unité et la continuité de l'événement.
En mutualisant la conception et la réalisation de ces éléments (segments d'exposition, graphisme, communication), les partenaires du projet partagent et réduisent les coûts. Ils prévoient, dès l'origine, une possible itinérance de tout ou partie des expositions à la demande des collectivités et associations du Département et de la Région. Un groupe de pilotage, réunissant les trois commissaires d'exposition et leurs collaborateurs, travaille depuis un an à la coordination du projet.