Les témoins matériels du protestantisme

Les maisons de prière

L. Gibert

Le Pasteur Louis Gibert a exercé son ministère dans la clandestinité de 1751 à 1761. A partir de 1755, profitant d'une tolérance de fait, il ouvre en Saintonge une trentaine de maisons d'oraison, des granges spécialement construites ou aménagées pour le culte. Certaines de ces maisons seront fermées ou détruites par les autorités civiles, mais peu à peu l'usage s'établit de laisser les protestants y célébrer leurs offices. Ces « maisons d’oraison » sont situées à l'écart des bourgs et des voies de communication ; elles n'ont aucun signe distinctif extérieur. A l'intérieur le mobilier se compose d'une chaire, d'une table de communion et de bancs.

 

Avallon (commune d'Arvert)

AVALLON

Dans une lettre de Gibert à son frère Étienne datée de janvier 1756, il précise que Madame Padejeu a donné son corps de logis pour servir de Maison d'oraison. Ce bâtiment mesurait 42 pieds sur 21. Gibert projetait de construire plus grand au printemps. Désaffecté, il est actuellement inclus dans une propriété privée. C'est dès 1740 que Martine Padejeu avait permis l'utilisation de sa propriété pour les assemblées clandestines, ce qui avait entraîné sa condamnation à la détention à vie.

 

Maine-Geoffroy (commune de Royan)

Maine-Geoffroy

A l'’origine c'est une grange édifiée par Gibert où les protestants ont célébré leur culte jusqu'en 1784. A la Révolution les lieux de culte sont fermés. En 1828, l'ancienne grange est remplacée sur le même lieu par l'édifice actuel. En 1945, après la destruction de Royan, les royannais s'y retrouvent en attendant la reconstruction de leur temple. Le culte n'y est plus célébré régulièrement depuis 1964, mais il retrouve une vocation de maison de prière où sont célébrés des cultes d'obsèques et des réunions religieuses.