Juliar, Gatseau… et les Mornaçons
Après la Seudre, la navigation offre une découverte des coureaux entre deux pôles du patrimoine maritime saintongeais : la tour de Juliar au nord, et l'anse de Gatseau près de Maumusson à l'ouest. C'est autour du rocher de Juliar que les marins allaient traditionnellement à la Toussaint participer à l'ouverture de la pêche aux pétoncles. C'était la fête à bord, et après les premiers coups de drague, on faisait tout de suite cuire quelques pétoncles, sur des chaufferettes à charbon de bois embarqués tout spécialement pour la circonstance. Pour l'équipage et les amis embarqués, c'était le régal de saison, souvent copieusement arrosé.
L'anse de Gatseau a toujours été, de mémoire de marin, l'abri privilégié des pêcheurs de Mornac. Ils y attendaient le moment propice pour franchir le dangereux pertuis de Maumusson par un passage particulier baptisé "la passe des Mornaçons". C'était la pêche dite de "douaire" (déformation de "dehors", c'est à dire en haute mer). Pour le poisson plat surtout, le céteau sur les fonds de sable, mais aussi pour la crevette rose, "la bique", jusque dans les roches de Montalivet devant la côte girondine.
Du temps de la voile et de l'aviron, depuis l'anse de Gatseau, c'est à tour de rôle qu'un équipage venait jusqu'à Mornac livrer la pêche de la flotille. Par vent de suroît, il fallait "souquer sur le bois mort". Mais quand soufflait la brise d'ouest ou de noroît, la route était faite en moins de deux heures.
