Fête du 1er mai 1941

Présentation
Cette affiche, colorée dans les tons de rouge, représente une poignée de main fraternelle entre le Maréchal Pétain, reconnaissable à son uniforme militaire, son képi et sa médaille, et un ouvrier anonyme qui représente l'ensemble du prolétariat. Ce soutien et ce salut du Maréchal à l'ouvrier scelle la réussite industrielle du pays, illustrée au second plan. Sur son fond, sont représentées les cheminées d'une usine en activité. Le personnage du Maréchal, très détaillé, cheveux blancs et moustaches accentués et médaille souligne son image de sage, d'homme de confiance et d'expérience. Cette affiche célèbre le 1er mai, fête nationale du travail et reprend un extrait du discours de Saint-Etienne prononcé par Pétain à propos de la réalisation de la retraite des vieux : « Je tiens les promesses même celles des autres ». Ce texte accentue la loyauté de Pétain envers le peuple français. Contrairement aux précédents gouvernements qui n'ont pas tenus leurs promesses, le nouveau chef de l'Etat annonce la réalisation de la retraite des vieux (terme absolument pas péjoratif pour l'époque) et sert d'exemple et de preuve. Cette affiche fait partie d'une trilogie visant à honorer le travail et la solidarité sociale. Elle fut éditée à plus de 3 millions d'exemplaires. Cette campagne de propagande qui fut la plus importante de l'occupation, lançait, à l'instar de l'Allemagne, la première fête du travail, le 1er mai 1941. Coïncidant avec la fête de la Saint-Philippe, prénom du Maréchal, ce dernier souhaitait lui donner une ampleur sans commune mesure. Il en serait le centre, comme sa francisque, blanche sur fond bleu, symbole de Vichy, au cœur de l'hexagone qui couronne l'affiche
Zoom
La Francisque, un des symboles de l'Etat Français sous le régime de Vichy : La francisque, le bâton de maréchal et le poteau téléphonique sont les symboles du régime. Le bâton étoilé de maréchal remplace le manche de la francisque et les couleurs du drapeau font référence à la patrie. Contrairement à l'arme des Francs qui n'avait qu'un seul fer, la francisque en comporte deux. Cette modification correspond à un choix esthétique du régime et symbolise respectivement la victoire de Tolbiac, remportée par Clovis sur les Alamans en 496, et celle de Verdun, remportée par Pétain sur les Allemands en 1916. Ce double fer évoque la puissance, le bien et le mal, la défense et l'attaque. La loi du 16 octobre 1941 déclare la francisque comme emblème officiel et détermine les règles du nouvel ordre. Emblème consacré, elle décore la plupart des objets qui entourent le Maréchal et ses collaborateurs les plus directs. Devenue la marque du régime, elle est portée par les fidèles et est apposée sur les sceaux, les cachets officiels, certaines pièces de monnaie (1 franc et 2 francs)...
Contexte
La « Retraite ou Allocation aux vieux travailleurs salariés » (A.V.T.S.) est instituée le 14 mars 1941. C'est à ce propos, lors du discours de Saint-Etienne que Pétain prononce la phrase : « Je tiens les promesses, même celles des autres. » Roland Coudon signe cette affiche Je tiens les promesses...tirée à plus de 3 millions d'exemplaires pour la campagne la plus importante de l'occupation. Ancien affichiste de la CGT, il a aussi travaillé pour la S.F.I.O. (Section Française de l'Internationale Ouvrière) en soutien à l'Espagne et la Tchécoslovaquie (1938). Quelques années plus tôt, il réalise l'affiche du 1er grand film parlant de Laurel et Hardy (Feu mon oncle ! 1930). Autre affichiste des 1ers mai du maréchal, Edmond-Maurice Pérot (variantes de Je tiens les promesses...) qui réalisa des décors de théâtre, des décorations murales de navires...et illustra aussi de nombreux auteurs. Il fut l'ami du poète Max Jacob dont il peignit le dernier portrait en février 1944.